Description: Pour une anthropologie de la conscience
Un rabbin nommé Yechou‘a (יֵשׁוּעַ), et originaire de Nazareth, un petit village de Galilée, était connu pour être une sorte d’agitateur. Il fut interrogé par le préfet romain de Judée, Ponce Pilate. Le rabbin affirma qu’en fait, « il était roi », et qu’il était « venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » i . Ponce Pilate connaissait ses classiques et n’était pas contre une petite discussion rhétorique. Il posa donc cette question au rabbin : « Qu’est ce que la vérité ? » ii , puis, sans atten
La question de la nature de la vérité n’avait sans doute pas été totalement éclaircie en droit romain, mais elle avait été effectivement abordée dans les Écritures juives, certes de façon allusive et non dogmatique. Néanmoins le caractère essentiel du problème semblait avoir été perçu par le Psalmiste, qui avait prononcé ces mots d’une simplicité biblique: רֹאשׁ-דְּבָרְךָ אֱמֶת, r o c h devar-ka émét, iii que l’on peut traduire ainsi : « Le fondement de Ta parole, c’est la vérité ».
Le mot רֹאשׁ, r o c h pourrait aussi être traduit par « principe »: « Vérité, le principe de ta parole ! » iv . Dans une autre traduction encore, ro c h prend le sens d’« essence »: « La vérité est l’essence de ta parole. » v